Abd Al Malik - Château rouge paroles de (lyrics)
[Abd Al Malik - Château rouge paroles de lyrics]
Qu'il était seul maintenant
Ses potes étaient rentrés chez eux et lui
Était resté assis sur ce banc
Il fumait sa dernière cigarette et le
Soleil s'était couché depuis longtemps
Il salua au loin un mec
Qu'il ne connaissait pas vraiment
Et se demanda ou est-ce que ce
Type pouvait bien aller si tard
Lui-même s'était levé tôt, vers 14 heures
Et au PMU avait joué au billard
Avec des gars qu'étaient plus jeunes
Que lui de plusieurs années
Comme il fut une gloire il
N'y a pas si longtemps
Nombreux tiraient encore une certaine fierté
D'être vus à ses côtés
Ce qu'il avait bu et fumé entre 15 heures
Et 18 heures aurait mis KO n'importe qui
Mais lui était toujours frais et pimpant
Question d'habitude et peut-être
De génération
C'est ce qu'il s'est dit en tout cas
Quand deux gamins de sa bande improvisée
Vomirent presque simultanément juste
En-dessous de la
Télé que personne ne regardait
Il quitta le PMU, seul
Et s'abrita bientôt sous un abri-bus
Parce qu'il se mit à
Pleuvoir pendant qu'il marchait, en plus
Septième étage de la tour
En forme de demi-lune
Appartement de gauche en face
Du vieux vide-ordure
Un vieux couple d'origine malgache regarde
Les infos sur le câble côte à côte
Enfoncé dans un épais canapé beige
Leurs fils cadet maintenant en prison leur
Avait offert ce téléviseur volé
Ce qui les rendait à leur
Insu coupables de recel
Le voisin célibataire et efféminé
De l'étage du dessous
Donnait régulièrement des coups sur le
Mur de son salon
Attenant à l'appartement d'à côté
Parce qu'une furieuse rumba-rock congolaise
Depuis plusieurs minutes rugissait
Il (notre personnage principal) était revenu dans cette fête africaine dans sa chambre d'enfant
Ses parents n'avaient pas
Demandé d'explications
Il allait rester temporairement
Il était allongé sur un lit
Étroit et regardait le plafond
Ses vêtements étaient encore un peu
Mouillés et lui cuvait difficilement
Il savait comment faire depuis longtemps
Pour ne penser à rien
Il se disait avec d'autres
Mots que philosopher
Donc avoir une réflexion morale
Dans ce monde
Cela faisait plus de mal que de bien
Alors il s'abstenait quant au cogito mais
Se pétait le crâne à l'artificiel
Et utilisait toujours la même
Recette: beuh, shit, whisky et
Ou Heineken
Il se leva du lit
Se jeta au sol et fit quelques pompes
Il s'essouffla vite mais avait donc la preuve
De ne pas être dans une tombe
Il imputa cette croyance à
L'oxygène qu'il respirait difficilement
Vu que ce réflexe était l'apanage des vivants
Il se réinstalla dans son lit et
S'endormit sans remords et sans transition
Comme d'habitude il se réveilla
Quelques heures après, amer
Se rendant toujours compte
En regardant autour
Que sa déchéance était réelle
Il n'était définitivement plus une
Star du rap plus une star tout court si
L'on voulait être exact
Mais il était vivant et même s'il se
Tuait sciemment c'était devenu une obsession
Ses souvenirs de gloire étaient momentanées
Comme d'habitude
Lorsqu'il savait qu'il lui restait
De quoi fumer il écouta autour de lui
La nuit était profonde il roula un joint et
Dès la première bouffée
Eut le même sourire que la Joconde
Joint à la bouche, il enfila son blouson
Ses vielles Nike Air Jordan
Ferma la porte de l'appartement et
Dévala d'abord les escaliers, puis la rue
Comme commecomme s'il était en cavale
Il avait couru jusque de
L'autre côté du périphérique
Et s'arrêta brusquement plié en deux par
L'anxiogène qui lui brûlait la poitrine
Il était à présent entre les numéros 42
Et 54 de la rue de Clignancourt
A égale distance de la peur du lendemain
Et des cicatrices que laissent l'amour
Il ne savait pas qu'ici se dressa un
Jour un grand édifice de briques rouges
Au centre d'un grand et beau
Parc, qui n'existe plus
À la luxuriante verdure
Trônait il y a une paire de siècles
Et des poussières cette
Bâtisse couleur pourpre
Comme un symbole pensé par l'homme de tout ce
Qui à la fois s'oppose et s'épouse
Lui, n'en avait rien à battre
Vivait le temps et l'espace comme une injure
Jusque très récemment il s'était vécu
Un peu comme en Amérique
Mais à l'époque ou Malcolm Little était
Encore bien loin d'être Malcolm X
Il jouait en National mais c'était convaincu
Qu'il évoluait en première ligue
Parce que dire la vérité était à celui
Qui savait le mieux se mentir et puis
Les gens ne t'aiment pas c'est
L'image qu'ils te renvoient
Tu finis par ne plus t'aimer toi-même
Et tu détestes même tous ceux qui
Ont un peu d'amour pour eux-mêmes
Donner existence aux fantasmes
Les plus dingues
Faire porter à nos colères adolescentes
De drôles de fringues
Crier au complot parce qu'on
N'achète plus nos complaintes
C'est l'incohérence qu'a finalement
Porté plainte et puiset puis
Des fois c'est de toutes petites
Choses qu'ont vraiment de l'importance
Y-a juste à se souvenir de
La simplicité de notre enfance
Se voir dans une glace dans
Le HLM de ses parents
Et se rendre compte qu'on est vieux
Quand un type qu'a pourtant une
Barbe nous appelle Monsieur
Se noyer dans l'envie et crier
"c'est injuste" comme "au secours"
Regarder aux alentours et se demander
Qui pourrait sauver l'Amour
Faire de la musique pour préserver ses rêves
Mais que faire quand tous nos rêves
Ont fini par se taire
Se souvenir d ses vies antérieures
En s'imaginant notre futur
Confondre la normalité avec la
Pire des injures
Se se rendre compte qu'on apprend
Toujours trop peu de l'Histoire
Le coeur affamé vidé d'un
Trop plein de désespoir et puis
Les gens ne t'aiment pas tu finis
Par ne plus t'aimer toi-même
Et tu détestes mêmes ceux qu'ont
Un peu d'amour pour eux-mêmes
Soudain il reprit sa course sans pourquoi
Sans direction courir plus vite que la vie
Quitte à en perdre la raison
Ca faisait presque une demi heure
Qu'il était seul maintenant
Ses potes étaient rentrés chez eux et lui
Était resté assis sur ce banc
Il fumait sa dernière cigarette et le
Soleil s'était couché depuis longtemps
Il salua au loin un mec
Qu'il ne connaissait pas vraiment
Et se demanda ou est-ce que ce
Type pouvait bien aller si tard
Lui-même s'était levé tôt, vers 14 heures
Et au PMU avait joué au billard
Avec des gars qu'étaient plus jeunes
Que lui de plusieurs années
Comme il fut une gloire il
N'y a pas si longtemps
Nombreux tiraient encore une certaine fierté
D'être vus à ses côtés
Ce qu'il avait bu et fumé entre 15 heures
Et 18 heures aurait mis KO n'importe qui
Mais lui était toujours frais et pimpant
Question d'habitude et peut-être
De génération
C'est ce qu'il s'est dit en tout cas
Quand deux gamins de sa bande improvisée
Vomirent presque simultanément juste
En-dessous de la
Télé que personne ne regardait
Il quitta le PMU, seul
Et s'abrita bientôt sous un abribus
Parce qu'il se mit à
Pleuvoir pendant qu'il marchait, en plus
Vous savez, je m'attends chaque jour à partir
Mais je ne m'attendais pas
Ce soir-là à mourir
Contrairement à ce que l'on dit
Ce ne sont pas des images
Mais des mots qui ont
Défilés dans ma tête au moment de ma mort
Je partais, mais je n'étais pas triste
D'ailleurs je ne comprenais déjà plus
Ce mot personne oui personne
N'allait me manquer il y a une évidence dans
La mort comme lorsqu'on vient au monde
Je suppose c'est juste qu'a présent c'était
Fini, bel et bien fini, il n'y avait rien de
Poignant là-dedans et puis ma famille oui
Ma famille
Et puis tout ceux que j'appelais amis, et
Puis ceux que j'avais croisé et ceux que je
Ne connaissais paset puis les gens autour
De moi ah oui, il n'y a plus
Personne! Ce n'est même pas douloureux
Je ne les vois
Déjà plus, je ne vois déjà plus je tourne
La page, mon cœur est un château, une
Citadelle imprenable, jeje tourne la page
Mon cœur
Est un château, une citadelle, une citadelle
Une citadelle imprenable