Bigflo, Oli - Sacré bordel paroles de (lyrics)
Florian José Ordonez
Olivio Laurentino Ordonez
[Bigflo, Oli - Sacré bordel paroles de lyrics]
Devant mon propre drapeau?
Pourquoi j'le vois brandi uniquement à
L'étranger ou chez les fachos?
Longtemps qu'il a pris la poussière
Le mien ne m'a pas trop servi
Pourquoi ça me gêne moins quand c'est
Celui de l'Argentine ou bien d'l'Algérie?
Je réponds: "je suis Français"
D'un air hésitant
Comme si en douter devenait évident
Peu importe le bord, peu importe le camp
On m'a dit de détester le Président
J'viens du pays où il fait toujours beau mais
Aussi d'celui où il pleut tout l'temps
Dis-moi de qui j'suis le descendant: des
Collabos ou bien des résistants?
Autant de cons que de complexes, si je pars
Vous allez pas m'manquer
Mais à l'autre bout du monde
Premier réflexe: je cherche s'il
Y a des Français
J'aime la France, comme une tante avec
Qui j'suis pas toujours d'accord
Qui fait trop peu d'efforts
Mais pour qui je chialerai toutes les larmes
De mon corps à sa mort
T'as vu depuis combien de temps
Ça dure? Amour ou haine
C'est pas une mince affaire la police
Celle des sales bavures ou celle en
Première ligne à l'Hyper Cacher?
Voir ailleurs, prendre du recul
Essayer de couper la poire en deux
Quand on part en Inde, on se
Sent Français quand on en revient
On se sent chanceux
Souvent, on trouve les réponses quand
On les attend pas (Quand on les attend pas)
Ici, c'est à celui qui
Mentira le plus sincèrement on s'aime
(On s'aime) qu'après les Coupes du monde
Ou les attentats (Les attentats)
Comme ces familles qui s'réunissent qu'aux
Mariages ou aux enterrements
Ça t'fait bizarre mais je l'aime, ce pays
Celui qui me taxe et me couvre d'impôts
Celui qui paye pour moi à la pharmacie
Qui m'emmenait gratuit voir la mer en colo'
Son histoire, j'en connais ses horreurs mais
Aussi sa puissance
J'suis pas responsable de ses erreurs mais
J'dois faire avec ses conséquences
Trop de promesses, on fait connaissance mais
Combien se connaissent?
Faut qu'on progresse pour être
Honnête, moi, la France
J'ai tendance à l'écrire avec un S
On fabrique à l'étranger si c'est
Moins cher, et toi
T'irais où si venait la guerre?
On oublie l'histoire, on refait l'histoire
La paix au pied du mur de nos frontières
Mon padre vit en français
Mais rêve en espagnol
Est-ce que c'est grave?
Et il écrit "Vive la France"
Avec une faute d'orthographe
Beaucoup de questions, peu de réponses
J'ai que les paroles d'une chanson
Comment être un artiste engagé quand je
Sais pas vraiment quoi penser?
Tout c'qui est sûr, c'est qu'j'suis Français
Que mes grands parents ne l'étaient pas
Mais c'qui compte
C'est plutôt l'arrivée ou la ligne de départ?
Et putain, c'que j'aime la France pour
Son histoire, pour ses châteaux
Pour ses cathédrales
Pour sa campagne, pour sa
Culture, pour ses montagnes, eh ouais
Mais on s'bouffe entre nous
Comme des cannibales
Tous dans le même bateau, ça, c'est capital
Plus de nuance, que du radical
Tous cachés derrière une barricade
Tout le monde sait tout
Hein? L'estime de soi est haute
On rejette la faute sur
L'autre, mais les autres, c'est nous
Et parait qu'y a le feu à la chapelle
Le pays de Jeanne d'Arc ou de Jamel?
Paraît qu'être aigri, c'est notre fierté
Qu'on est les rois d'la liberté
Dans le grimoire, y a les gaulois
Y a les chevaliers mais dans la cuisine
Y a ma grand-mère et
Ses tatouages berbères effacés
Des fois, j'me dis: "Viens, j'me casse
J'prends une maison au bord d'un lac"
Et puis le soir, devant la glace
J'me ravise de partir comme un lâche
Parce que j'crois qu'j'aime ce pays
Malgré tout, quand j'en pars
Je ne pense qu'à mon retour
Elle est belle ma France et son terroir
Même si c'est pas moi
Qu'elle voit dans l'miroir
J'me dis qu'on pourrait le faire
Briser le plafond de verre
Au lieu de pointer les différences de chacun
S'concentrer sur tout c'qu'on a en commun
Les parties de Monopoly
Pleurer sur les sons de Johnny
Écouter les conseils des vieux, la Bretagne
Même s'il pleut
Prendre plein de médicaments
L'aspirine et le Doliprane
Omar Sy et Zidane
Dire que c'était mieux avant
La vie en rose d'Édith Piaf
Les perles de pluie de Jacques Brel
Faire des sculptures avec le truc rouge
Qu'y a autour du Babybel l'heure de l'apéro
Pas assumer la gueule de bois
Râler quand il fait trop chaud et
Râler quand il fait trop froid
La France, je l'aime, j'veux encore d'elle
Français de la tête aux orteils
Mais toutes ces erreurs qui nous précèdent
Voilà pour elle un beau poème
Sacré mélange, sacré cocktail
Certains me disent qu'il est mortel
Mais malgré tous les problèmes, je t'emmène
Dans mon sacré bordel