Georges Brassens - La Religieuse paroles de (lyrics)
[Georges Brassens - La Religieuse paroles de lyrics]
À sa blanche cornette
Si le chrétien succombe à
Son charme insidieux
Le païen le plus sûr, l'athé’ le plus honnête
Se laisseraient aller parfois à
Croire en Dieu et les enfants de chœur
Font tinter leur sonnette
Il paraît que, dessous sa cornette fatale
Qu'elle arbore à la messe
Avec tant de rigueur
Cette petite sœur cache, c'est un scandale!
Une queu’ de cheval et des accroche-cœurs
Et les enfants de chœur
S'agitent dans les stalles
Il paraît que, dessous son gros habit de bure
Elle porte coquettement des bas de soi’
Festons, frivolités, fanfreluches, guipures
Enfin tout ce qu'il faut pour
Que le diable y soit et les enfants de chœur
Ont des pensées impures
Il paraît que le soir
En voici bien d'une autre!
A l'heure où ses consœurs
Sont sagement couché’s
Ou débitent pieusement des patenôtres
Elle se déshabille devant sa psyché
Et les enfants de chœur ont la fièvre
Les pauvres
Il paraît qu'à loisir elle se mire nue
De face, de profil, et même, hélas! de dos
Après avoir, sans gêne, accroché sa tenue
Aux branches de la croix
Comme au portemanteau
Chez les enfants de chœur le malin s'insinue
Il parait que, levant au ciel un œil complice
Ell' dit: "Bravo, Seigneur
C'est du joli travail!"
Puis qu'elle ajoute avec encor
Plus de malice: "La cambrure des reins, ça
C'est une trouvaille!"
Et les enfants de chœur
Souffrent un vrai supplice
Il parait qu'à minuit, bonne mère
C'est pire:
On entend se mêler, dans d'étranges accords
La voix énamouré’ des anges qui soupirent
Et celle de la sœur criant "Encor! Encor!"
Et les enfants de chœur, les malheureux
Transpirent
Et monsieur le curé
Que ces bruit's turlupinent
Se dit avec raison que le brave Jésus
Avec sa tête, hélas! déjà chargé’ d'épines
N'a certes pas besoin d'autre chose dessus
Et les enfants de chœur, branlant du chef
Opinent
Tout ça, c'est des faux bruit's, des ragots
Des sornettes
De basses calomni’s par Satan répandu’s
Pas plus d'accroche-cœurs sous
La blanche cornette
Que de queu’ de cheval, mais un crâne tondu
Et les enfants de chœur en font, une binette
Pas de troubles penchants dans
Ce cœur rigoriste
Sous cet austère habit pas de rubans suspects
On ne verra jamais la corne
Au front du Christ le veinard sur sa croix
Peut s'endormir en paix
Et les enfants de chœur se masturber
Tout tristes