Java - Mona paroles de (lyrics)

[Java - Mona paroles de lyrics]

Derrière la porte d'Italie
Y avait pas beaucoup d’Soleil
C'était pas la terre des passions
Des jardins sous les tonnelles
Une ville pleine de monotonie
Juste quelques gratte-ciels
Où la couleur était l'ennui ou celle
De la pub pour la mozarelle
Ici pas de dîner aux chandelles
Ni de gondole à Venise
Les bougies servaient surtout à
Tagger les pare-brises
Dans la langue des urbanistes
On parle de banlieue dortoir
Et les vies superposées y
Grincent de cauchemar
Le Kremlin en miniature en guise de mairie
N'a jamais réussi à arrêter
L'invasion des Yankees
La révolution, une bonne farce et attrape
Le cinéma Robespierre ne faisait le


Plein que pour Rocky IV

Ici le bruit d'la mer
La promesse d'un ailleurs c'était le RER
Le seul espoir de trouver une Vénus
Était de se barrer dans l'premier omnibus

Tout avait souvent le parfum de la déroute
Jusqu'à l'haleine avinée de
L'entraîneur de foot
J'entends encore ma mère les
Dimanches de pluie fine "Les enfants
Allez prendre un bol d'air et
Jouer sur le parking" et là
On pouvait voir dans une Escort Ford bleu roi
Les quatre fers en l'air
La mère à Martial qui bouclait
Les fins de mois
"Aujourd'hui pour le goûter
Vous n'aurez pas de chocolatine
La boulangère s'est fait péter
L'caisson à la chevrotine"
Les anciens ouvriers, cloîtrés en pavillon
Qu'ils avaient acheté à crédit sur cent ans
Attendaient sans illusion la chute finale
En passant du PC au Front National

Ici le bruit d'la mer
La promesse d'un ailleurs c'était le RER
Le seul espoir de trouver une Vénus
Était de se barrer dans l'premier omnibus

Devant le théâtre Jean Vilar
On a fumé Moussa
À la cité Balzac, on jouait toujours du Zola
Mais s'prendre pour un poète n'était
Pas de bon ton
Leur nom n'était qu'une plaque
Au milieu du béton et moi, moi à huit ans
Bah j'trouvais ça pas cool
Quand la mère à Christian nous
Montrait ses films de boule
Le voisin d'en face a planté son alpine
S'est calciné la face sur
Le Boulevard Gagarine
Et quand une gazelle voulait sortir en jupe
Il lui fallait pas trois minutes
Pour se faire traiter d’pute
On était à peine sortis des poils prépubères
Que les barbes poussaient en flèche sur
Les cendres de la misère

Ici le bruit d'la mer
La promesse d'un ailleurs c'était le RER
Le seul espoir de trouver une Vénus
Était de se barrer dans l'premier omnibus

Elle était belle mon enfance
C'était loin d'être la misère
À la petite couronne j'ai
Accroché de beaux souvenirs
Mes parents avaient des livres
Bien assez de bif
Pour me payer quand je voulais
La traversée du périph’
Tout l'monde était raciste
Mais tout l'monde vivait ensemble
Et beaucoup s'en sortirent au
Milieu des grands ensembles
Alors j'en parle au passé car je suis parti
Moi, le fils d'intégrés, l'enfant nanti
Mais même de l'autre côté
Quand j'écoute les princes
Parler de la banlieue
J'entends l’wagon qui grince
Je vois le haut d’la pyramide
Qui gaspille des milliards
Et mes yeux pleurent des flammes
Comme un banlieusaaaaard!

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