La Canaille - La sueur des ombres paroles de (lyrics)

[La Canaille - La sueur des ombres paroles de lyrics]

Le Soleil frappe, cogne, intraitable
Le silence est de marbre
Sous l'arbre à palabres
Les jambes faiblissent, la gorge est sèche
Ne pas penser
Ne pas fléchir, les yeux dans l'dos
Continuer d'avancer la faim et la soif font
Leur travail de fossoyeuses
Chaque pas est une victoire
Un pied d'nez à la faucheuse
Ni passeport, ni visa, ni carte d'identité
Le regard est hagard, perdu dans l'immensité
Le Soleil frappe, cogne, indomptable
Inlassable, infatigable, impitoyable
Sous chaque pas
Un corps inerte tombé trop vite
Sous les balles de la police
Ou d'un pillard à qui l'exode profite
La peur rode et s'taille la part du roi
Les oiseaux de proie n'ont plus
Que l'embarras du choix


C'est l'odyssée tragique des
Vagabonds apatrides
Les rapaces à l'affut se ruent
Sur les cœurs intrépides
Au pied de la muraille du Nord
Au pied de la muraille du Nord
Suinte la sueur des ombres
La sueur des ombres

Les vagues sont hautes et lourdes
Le vent souffle une frêle embarcation dans
La nuit s'engouffre a bord les poches sont à
Sec mais les pieds mouillés
Au ras des flots le rafiot
Est une grenade dégoupillée
Entassés dans la cale il
N'y a plus d'échappatoire
Juste un mélange de vomi
Et de prières incantatoires
Aucun gilet de sauvetage ni fusée d'détresse
Et par temps de rage
Plus une seule étoile comme GPS
Les vagues sont hautes et lourdes
Et le vent siffle
Il pleut des cordes dans les
Grands fonds c'est la gifle
Les mains s'accrochent
Se cramponnent comme elle peuvent
C'est le baptême de la Grande Bleue
L'ultime épreuve
Tenir, car de jour tout ira mieux
En bout de course l'eldorado attend
Sous un Soleil radieux
Mais le matin il n'y a
Qu'des guenilles sur le rivage
C'est la marée des affamés qui
N'ont que l'exil en partage

Passer inaperçu, se fondre dans la masse
Encore raser les murs
Jamais laisser de trace
Forcer toujours les mailles du filet
Espérer faire son beurre au noir
Docile et discipliné
Fantômes rescapés dans les
Sous-sols des palais
Petites mains des cuisines
De la plonge ou du balai
Forçat bon marché, vulgaire chair à chantier
Ne donne pas cher d'leurs peaux quand
Les sirènes se mettent à chanter
Passer inaperçu, éviter les charters
Les camps de rétention
Les reconduites à la frontière
Chassés, traqués, parqués comme des chiens
Ici le maître blanc a la main
D'fer dans un gant de satin
Dans sa soupière mijotent les
Rêves des clandestins
Qu'il aime sucer jusqu'à l'os
Dans un funeste festin
La terre promise n'est qu'une chimère
Fin du mirage une cage dorée
Une vieille usine d’équarrissage

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