La Canaille - Omar paroles de (lyrics)
[La Canaille - Omar paroles de lyrics]
C'est mon voisin du rez-de-chaussée
On se croise tous les jours ou presque
Et quelquefois on parle on échange le
Temps d'une cigarette surtout la nuit
Des bouts de vie partagés à la lumière d'un
Réverbère à côté de la grille du métro
Parce que j'habite juste au dessus de
La grille d'aération du métro
J'ai le bruit de sa ventilation en permanence
Dans les oreilles même fenêtres fermées
Un bourdonnement omniprésent une masse d'air
Chaude et viciée qui
Sort en continu de cette
Bouche de fer insatiable
Ça refoule la sueur de la ville qui
Fourmille et macère dans
Ses conduit's intestins
L'odeur âpre de ces millions
De silhouettes qui
Se débattent dans son ventre de
Cinq heure trente à minuit vingt-six mélangée
À du détergent bon marché
Une crasse souterraine qui remonte
Comme une flatulence et
Vient se répandre au travers
Cette grille d'aération
Omar carbure au rhum du rhum blanc
Premier prix sec un flash le
Matin pour se réveiller et le
Soir une bouteille de 70
C'est son rythme de croisière et le rhum ça
Lave tout à ce qu'il paraît ça anesthésie
Ça désinfecte avec le rhum il s'évade
Il divague et il va loin
Avec le rhum il entend des voix
Qui le harcèlent des voix qui
Lui rappellent des voix qui veulent sa
Peau alors il se défend
Un jour que je le regardais
Traverser la rue pour
Aller à l'épicerie d'en face
Refaire le plein
Il passait devant une grosse merco
Décapotable rutilante au feu rouge
Il s'arrête devant elle et la fixe
J'assiste à la scène depuis ma
Fenêtre me suis demandé ce qu'il
A bien pu se dire
Est-ce que c'était "Waow! Elle est
Classe ta caisse mec
Très bon choix" ou plutôt "Comment ça
Se fait que t'as autant
De thunes pour t'acheter ça toi?
Enculé de ta race!"
Omar vit seul tout le quartier le
Connaît ma fille l'adore lui
Dépose une bise en passant sur
Le chemin de l'école
Elle veut toujours qu'on l'invite à
Manger elle lui fait
Des dessins qu'il garde précieusement
Dans son portefeuille
Chez lui tout est rangé tout est toujours
À sa place il prend soin
De ses affaires et veille à être
Rasé de près tous les jours
Comme avant du temps où il
Était brancardier à Toulon
Et fou amoureux mais c'est loin tout ça
Aujourd'hui lui
C'est mon voisin j'habite au premier
C'est mon voisin du rez-de-chaussée
Les centres d'hébergement sont trop
Violents selon lui les
Gars y savent pas boire là bas
Direct ça part en baston puis y a
De la choure à tout va, ça deale c'est crade
Après sa dernière expérience tout compte fait
Il préfère encore rester dehors s
Ur cette grille vorace qui le réchauffe
En hiver et l'étouffe en été
La gueule cassée par 25 ans de rue
Le muscle famélique et les poumons
Remplis d'effluves urbaines pestilentielles