Lucio Bukowski, Anton Serra - Le poète et le vandale paroles de (lyrics)

[Lucio Bukowski, Anton Serra - Le poète et le vandale paroles de lyrics]

Né par césarienne, premier cri
Le début d’une suite de scandales
Premiers pas dans ma vie d’vandale
Une bombe H puante dans la couche
Le bavoir plein d’dégueuli d’vant Gulli
Les conneries m’faisaient bien plus
Rire que les guilis
Des gribouillis, deux sur les rideaux
Ridé le front d’ma
Mère fâchée du coup découragée
Lâchait l’affrontement
Mes frères m’ont mis quelques tartes
Me racontant qu’papa et
Maman m’avaient r'trouvés
Sur un trottoir de Calcutta
Un peu plus tard
J’ai bien compris que j’n’avais
Rien d’un poète
Le poisson rouge rentrait de force
Dans la voiture Majorette
Être sage? Même pas en


Rêve et entre parenthèses
J’étais la preuve vivante de la
Question: pourquoi les parents baisent?
En primaire le délit ne l’était plus
Bien trop bordélique
J’pissais dans des bouteilles
D’Ice Tea pensant
Leur faire boire des litres
Au collège, plus d’collègues
Le radiateur me collait
Ainsi que toutes ces heures que j’esquivais
J’suis pas un poney honnête, ça c’saurait
Dégoupilleur d’extincteurs
Faiseur de poches à la cantoche
Personne s’approche du goret
Seul au fond d’la classe
J’rêvais de dénuder la douce prof
Un caractère bien salace
J’suis dénué d’amour propre
17 piges en cinquième
Donc nique sa mère l’école
Mes fournitures scolaires étaient
Casses vitres, cutters, et bombes aérosols
Tournevis dans les pneus des R12 des smicards
J’faisais même pas ça pour être mieux
Oh mais quel petit bâtard
Célibataire, je n’crois en rien
Ouais je suis né athé
Devant l’juge pour enfant, j’disais
Que mes yorks, cons, m'battaient
Allez tous niquer vos mères
C’est sur vos gueules que j’dégobille
Tu trouveras mon blase en
Gardav’ signé à l’hémoglobine
Âme de troglodyte, élevé par le feu
Moi homme tirer femme par les ch’veux
Ma vie est trop maudite, j’en ai trop dit
Et c’est ainsi qu'j’vous nique le micro

Je suis né une nuit d’été
Au Sud de nulle part
Sous un beau ciel étoilé où
Les songes ne s’annulent pas
Entre une poitrine de sage-femme
Et la claque, quel bon soir
Mon premier cri fut un
Alexandrin de Pierre Ronsard
L’enfance est toujours poétique
J’avais un truc en moins
En même temps à peu près sûr
D’avoir un truc en moi
Un peu d’incandescence
Des images à recracher
Mais sans vocabulaire
C’est s’étouffer dans sa trachée
A l’école j’ai découvert les
Déliés d’une échappatoire
J’n’étais déjà plus ce mouton
Voué à l’abattoir
Je rêvais de filles en rires
À mettre en rimes d’un mystère sexuel
Enivrant et transpirant sans clim’
L’instinct fit l’travail fasse à
La joie trop hautaine
Voyant l’existence comme une fable
De La Fontaine contre le spleen
Les amis furent un remède prouvé plus tard
La littérature viendra bien nous sauver
Adolescent, j’ai traîné avec Pessoa
Et les deux Charles au plus profond
Persuadé que le réel manque de charme
J’voulais autre chose à construire
Avoir ma propre écharde
Préférant voir le monde à la
Manière d’un René Char en grandissant
La plume et le poète voyagent à la dure
Là j’adule de pénétrer violemment
Dans l’âge adulte
De passer plus de temps avec
Dante d'ici le coronaire
Mon seul objectif: transformer mon
Crâne en dictionnaire
Je n’ai qu’les mots pour
Lutter contre moi-même
Donner une vie plus belle des choses
Voici c’qui m’amène
Un jour j’ai connu Dylan Thomas
Ce fut l’histoire
Depuis je conserve des nuit's de
Muse dans un tiroir
Je porte des écharpes pour
Mieux coller au cliché
J’ai l’art d’être au plus bas
Pour éviter les rimes figées
Un peu hermétique
Obligé d’emprunter quatre chemins
J’écris mes freestyles à la plume
D’oie sur du parchemin

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