Mokobé, 113 - Mes racines paroles de (lyrics)
[Mokobé, 113 - Mes racines paroles de lyrics]
Mais qui en parle?
Dans les images qu'on nous renvoie
des villageois remplissent des cales
Envie d'couler des négriers
C'est pas pareil quand t'es renoi
On nous vendait comme du café
Échangés contre du tabac
Chacun sa merde, le language, le nom
Il nous ont tout pris
Avec mon équipe de nuit, on traînait
C'est hors de prix
L'école nous a pas tout appris
Dans la ville incognito
De nos jours, c'est sans remords
C'est représailles illico
Toqués, intoxiqués, bloqués, on a vu pire
Débrouille-toi man
Qui met des sous dans ta tirelire?
Piégés, les sans papiers, la France
Rien à attendre l'immigration qui dérange
Quo est pas toujours bonne à entendre
Depuis l'début c'est débrouille-toi
Tu tombes, c'est relève-toi
Dans l'temps, on était des proies
C'était "sale nègre reste à l'étroit"
Et ouais marche ou crève avec les bras
Pris dans les chaînes
Les gens ne naissent pas mauvais
Ils le deviennent
Oh oh, oh oh oh, oh oh
J'ai besoin d'tellement d'billets d'500 E qui
Tiendraient pas dans une malette
L'exil, le mal-être, la survie
Faut l'âme d'un corrompu pour s'retrouver
Au contrôle des manettes l'amour fraternel
C'est dans les grands
Ensembles qu'j'l'ai appris
Pour ma ville Vitry
La rue aussi c'est mes racines le trafic
Dans mes poumons y a encore des
Traces d'bédo coupé à la paraffine
Dinar de la Heum, euros
Pour les zinc' arrivés du bled
À la gorge en clandestino
On était pauvres avant même de naître
Vu le poids de nos histoires
On pourrait tout s'permettre
Mes racines riment avec le manque de finances
Pour les frères qu'on a perdus
Une minute de silence pour ma ville Béjaïa
Combien de temps qu'j'ai pas vu mes terres
Le temps m'paraît si long
J'l'exprime d'un coup d'stylo
En bon cains-fri, on a toujours su partager
J'suis un arbre avec ses racines
Qui cache une forêt d'souffrances
Oh oh, oh oh oh, oh oh
J'ai la couleur d'la misère
J'suis noir et fier frère
Descendant d'esclaves, on a traversé la mer
Chaque jour mes racines m'rattrapent
J'pense à retourner au bled
Et dans l'rap à tourner la page
À plus d'180 dans les virages, ma life défile
C'est pas comme au jeu de hasard
Ici t'as qu'un seul crédit
J'suis nostalgique, à Gwada mon île
Ma terre d'accueil
Même si les drogues dures ravagent le
Pays et que le ghetto pleure
J'ai les pieds rongés par l'béton
J'ai dormi par terre et non pas sur un futon
J'serai toujours lié à mes origines
Moi j'suis un vrai pikti
Timal, pa fi m'test et c'est
En créole que j't'le dis regarde nous
C'est une fusion d'coups durs et de culture
On a appris à grandir
En s'serrant la ceinture
Chaque jour que Dieu fait
J'remercie le Tout-Puissant
Et j'comprends le malaise des innocents
Oh oh, oh oh oh, oh oh
Le teint noir, les cheveux crépus
La gouache comme un KX
Persécuté par la police
Dix piges dans la pisse
Un coup d'boule dans les dents
Tu gueules et craches du sang
Rien à foutre des mouvements
Racistes, des Pascal blessés
On a franchi la ligne verte de l'intégration
De toute façon mis à l'écart comme dans
L'passé pour Rosa Parks
Égalité, fraternité, respect
Une sacrée farce esclaves dans nos racines
Jusqu'à ce jour rien n'est facile
La mixité, le métissage n'a rien d'sauvage
La même rage et ouais
Marche ou crève avec les bras
Pris dans les chaînes
Les gens ne naissent pas mauvais
Ils le deviennent
Oh oh, oh oh oh, oh oh
Yeah, 113 rim' K, AP, Mokobé
Trois origines, les mêmes racines
Aïe on est fiers de c'qu'on est