Léo Ferré - La mort des loups paroles de (lyrics)
[Léo Ferré - La mort des loups paroles de lyrics]
Deux condamnés à mort ont été exécutés un
Matin à cinq heures à Paris
Les présidents, même Nixon
Ne se sont pas dérangés pour
Assister à cette formalité"
Le deuxième président de la cinquième
République Française est mort
Le deux avril mil neuf
Cent soixante-quatorze à Paris
Les présidents, même Nixon
Se sont dérangés pour assister
À cette cérémonie laissez ouvert j'arrive!
De fait il arriva
Les villes sont debout la nuit dans
Les maisons de l'amour fou
Des appareils marchent tout seuls branchés
Sur des soleils de volts
Des enfants jouent à l'amour mort
Dans des ascenseurs accrochés
À d'autres cieux, à d'autres vies là bas
Sur les trottoirs glacés
Des assassins prennent le temps de
Mesurer leur vie comptée
Perchés comme des oiseaux de nuit sur
Leur arme qu'ils vont tirer
Comme on tire une carte alors qu'on
Sait qu'on est toujours perdant
Dans le matin les coups de
Feu s'agitent comme des menottes
On ne les voit jamais que
Lorsqu'on les a pris
Alors on voit leurs yeux comme des revolvers
Qui se seraient éteints dans le
Fond de leurs yeux
Alors on n'a plus peur de ces loups enchaînés
Et on les fait tourner
Dans des cages inventées
Pour faire tourner les loups
Devant la société
Des loups endimanchés des loups bien habillés
Des loups qui sont dehors
Pour enfermer les loups
Je les aime
Ces loups qui nous tendent leur vie
Je les aime!
Les routes sont des chiffres bleus
Dans la tentation du printemps
Du deux cent vingt à la Centrale
À deux cent vingt vers l'hôpital
Des drogués sortent dans la cour faire
Cent pas avec le vent
Et la Marie dans les poumons
Ils se vendent pour trois dollars
Des grues qui font le pied de
Nez aux maisons blêmes mal chaussées
Des magazines cousus de noir ressemblent
Aux linges de la mort
Les cathédrales de la nuit ont des
Cafés au fond des cours
On a flingué deux anges blonds
Dans un café de Clignancourt
C'est eux
Toujours les loups qui dérangent la nuit
Qui la font se lever dans le froid du métal
C'est eux qu'on chasse alors qu'il
Ne tiendrait à rien
À peine un peu d'amour sans le Bien ni le Mal
Mais on les fait dormir
Au bout d'un téléphone
Qu'on ne décroche pas pour arrêter la mort
Qui vient les visiter
La cigarette aux lèvres
Et le rhum à la main tellement elle est bonne
Je les aime
Ces loups qui nous tendent la patte
Je les aime!
On oublie tout et les baisers
Tombent comme des feuilles mortes
Les amants passent comme l'or dans
La mémoire des westerns
Les images s'effacent tôt dans le
Journal que l'on t'apporte
Et les nouvelles te font mal
Jusqu'à la page des spectacles
À la une de ce matin il y
A deux loups sans queue ni tête
Ils sont partis dans un panier quelque
Part dans un pays doux
Où la musique du silence inquiète
Les hommes et les bêtes
Ce pays d'où l'on ne revient que
Dans la mémoire des loups
Lorsque j'étais enfant j'avais un loup jouet
Un petit loup peluche qui
Dormait dans mes bras
Et qui me réveillait le
Matin vers cinq heures
Chaque matin à l'heure où
L'on tuait des loups
Je les aime ces loups qui
M'ont rendu mon loup je les aime!
On oublie tout et les baisers
Tombent comme des feuilles mortes
Les amants passent comme l'or dans
La mémoire des westerns
Les images s'effacent tôt dans le
Journal que l'on t'apporte
Et les nouvelles te font mal
Jusqu'à la page des spectacles
À la une de ce matin il y
A deux loups sans queue ni tête
Ils sont partis dans un panier quelque
Part dans un pays doux
Où la musique du silence inquiète
Les hommes et les bêtes
Ce pays d'où l'on ne revient
Ce pays d'où l'on ne revient
Ce pays d'où l'on ne revient que
Dans la mémoire des loups
Des loups des loups des loups
Je les aime ces loups qui
M'ont rendu mon loup