Léo Ferré - Le soleil paroles de (lyrics)
[Léo Ferré - Le soleil paroles de lyrics]
Le long du vieux faubourg
Où pendent aux masures
Les persiennes, abri des sécrètes luxures
Quand le soleil cruel frappe
À trait's redoublés
Sur la ville et les champs
Sur les toit's et les blés
Je vais m'exercer seul à ma fantasque escrime
Flairant dans tous les coins les
Hasards de la rime
Trébuchant sur les mots comme sur les pavés
Heurtant parfois des vers
Depuis longtemps rêvés
Ce père nourricier, ennemi des chloroses
Eveille dans les champs les
Vers comme les roses
I I fait s'évaporer les soucis vers le ciel
Et remplit les cerveaux et les ruches le miel
C'est lui qui rajeunit les
Porteurs de béquilles
Et les rend gais et doux
Comme des jeunes filles
Et commande aux moissons de
Croître et de mûrir
Dans le coeur immortel qui
Toujours veut fleurir!
Quand, ainsi qu'un poète
Il descend dans les villes
I I ennoblit le sort des
Choses les plus viles et s'introduit en roi
Sans bruit et sans valets
Dans tous les hôpitaux et
Dans tous les palais
- Charles Baudelaire
The Sun
Along the old street on
Whose cottages are hung
The slatted shutters which
Hide secret lecheries
When the cruel sun strikes
With increased blows
The city, the country, the roofs
And the wheat fields
I go alone to try my fanciful fencing
Scenting in every corner the
Chance of a rhyme
Stumbling over words as over paving stones
Colliding at times with lines
Dreamed of long ago
This foster-father, enemy of chlorosis
Makes verses bloom in the fields like roses
He makes cares evaporate toward heaven
And fills with honey hives and brains alike
He rejuvenates those who go on crutches
And gives them the sweetness
And gaiety of girls
And commands crops to flourish and ripen
In those immortal hearts which
Ever wish to bloom!
When, like a poet, he goes down into cities
He ennobles the fate of the lowliest things
And enters like a king
Without servants or noise
All the hospitals and all the castles
- William Aggeler, The Flowers of Evil
(Fresno, CA: Academy Library Guild, 1954)