BARABARA - L'épisode de l’autobus paroles de (lyrics)

[BARABARA - L'épisode de l’autobus paroles de lyrics]

C'est ni par magie ni par hasard si
J'ai aterri un jour au
Milieu d'cet endroit bizarre
Un état sidéral où s'confondaient
Le temps l'espace
Au milieu des étoiles et pour
Seul repere la grande ourse

Tout ça n'avait plus trop de
Sens en fait comme l'ensemble
De mon existence enfin à l'époque
C'est ce qui me semblait
J'étais là dans le vide à faire
Des dessins dans le sable
Et dans ma tête se balladait
Un samouraï avec son sabre

C'était après un voyage de
60 heures en autobus
L'chauffeur avait cassé l'moteur et
Plus personne voulait pousser
Plus d'eau à boire le thermomètre
À ras bord de mercure
Et un soleil de plusieurs tonnes
Au-dessus d'un paysage lunaire
Tout le monde s'est mis à
Marcher les vieux les vieilles
Des marmots sur l'dos de femmes enceintes
Et je voyais même des estropiés
La route filait toute droite comme
Une cicatrice sur la terre
Et sur la route une longue colonne
D'humains dans un nuage de poussière

Y avait pas un brin d'ombre
J'm'abritais sous mon cuir
Tous ces humains avancant
Disséminés suivant l'allure
Les hommes devant les femmes
Et les enfants derrière
À la fin de la colonne
Se traînaient les vieillards

La nuit s'illuminait la voie lactée au
Beau milieu d'la voûte céleste
Tombaient les étoiles filantes
Parmi les constellations
Nos personnes minuscules à dormir là
À même le sol
Recroquevillés sur nous-même aux premières
Lueurs de l'aurore

Des troupeaux de dromadaires broutaient
Dans les prairies
Là où l'herbe avait repoussé au
Hasard d'un jour de pluie
Leurs pattes immenses et déformées comme
Sur une peinture de Dali
Ondulaient au dessus de la surface du sol
Dans la chaleur de l'air brûlant

Territoire Samburu guerriers à la peau rouge
Désert de sel de Chalbi dans
Cet espace plus rien n'bougeait
Le samouraï était au loin les
Deux mains sur son katana
Plus loin à l'horizon s'étendaient les
Rives du lac Turkana

D'temps en temps on croisait un
Homme armé d'une kalachnikov
Parfois une famille entière abritée
Sous une bâche plastique
Des roches volcaniques tapissaient le sol
À perte de vue
Les ennuis mécaniques c'tait une
Façon de tromper l'ennui
Le soleil cuisaient les pierres tapait
Sur la caboche des gens on pouvait lire des
Prophéties d'mauvais augure
Sur les lieux des campements
Dans ces zones arides pas de
Quoi nourrir un zèbre
Sous ce climat torride le souffle
Du sirocco nous faisait trembler

Le soleil avait fini par
Surchauffer mon lobe frontal
Et mon cerveau baignait dans un
Liquide à 40 degrés
Le Samouraï transpirait dans son
Armure et son attirail
Et juste au-dessus de son casque
Je voyais des flammes brûler

Le temps s'ecoulait lentement dans
Cet espace étrange
Quant à ma vie elle était pas
Sensée couler ici dans ces méandres
Penser à revenir à quoi ça
Sert quand on s'est perdu?
Moi j'étais sur la basse du son
En perdition dans les Bermudes

J'ai repris la route parce que j'avais
Rien de mieux à faire
Je suis reparti faire un tour
Histoire de changer d'atmosphère
Rien de nouveau sous ce putain de cagnard
Dans les poumons la même poussière
Parce que depuis toujours j'sais pas où je
Veux être à la surface d'la terre

Irrécupérable comme la capsule d'Appollo 13
Assis sous un arbre caressé
Par une brise légère
Dans mes pupilles se reflétait
L'éclat de la lame
Le zaitochi assis en face était
Là à scruter mon âme

Une veuve voilée en noir m'a
Tendu un bidon d'eau
La douleur du deuil éteinte avait
Fini par sécher sa peau
J'ai bu, le Samouraï aussi
J'ai remercié la veuve elle m'a
Souri puis elle a disparu
Quand je suis remonté dans l'autobus on
Était au bord de l'asphalte
Au nord du 50 ème
Parallèle près d'une cafetaria
Une indienne micmac était dans le
Bus et un atikamek
Un clebs qui traînait dans le coin
Était couché devant ma fenêtre

À l'horizon s'etendaient des
Conifères par millions
Et sous le soleil d'hiver
Scintillait le St Laurent
Je filais via Sept-Iles en
Direction de Natashquan
Sous l'effet sidéral qui se fait
Confondre l'espace le temps

Dans cet espace bizarre l'eau des
Rivières dessinaient des vortex
Et me reliait direct avec
Une toute autre galaxie
Des rorquals nageaient sans cesse
Entre les îles
Des baleines bleues perçaient la
Surface des eaux tranquilles

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