Bisso Na Bisso, Ismaël Lô - Après la guerre paroles de (lyrics)
[Bisso Na Bisso, Ismaël Lô - Après la guerre paroles de lyrics]
Les coups d'feux ont rythmé
Mes nuit's blanches
Un drame noir, le glaive tranche
Au loin mon drapeau flanche
Je marche seul entre les flammes
Hier la foudre a sévi
La mort a pris les miens et moi
Je souffre d'être encore en vie
La guerre a arraché le sourire aux mômes
J'enjambe les corps dans ma ville fantôme
Une arme serrée dans la paume
Vision cauchemardesque, une fresque
Peinte avec du sang, on est presque à la fin
Je me sens mal ou presque
J'ressens plus de douleur, que de la rage
Y'a plus d'honneur
Le bonheur s'est vesqui comme un voleur
Ici l'orage pour de l'or noir, c'est triste
Frère où est le Christ?
Ça sent le soufre ici, l'enfer
Le mal insiste j'ai plus de toit, moi
C'est tout ce que j'ai et j'ai froid
Sous ce soleil je broie du noir
Le crâne assiégé
Je me demande c'qu'on fout après la guerre
Le bilan est lourd
Et seul le Diable appelle ça de l'amour
(Oh Oh Oye) Ils s'acharnent
Ils détruisent tout
Puis la mort pleure doucement dans
Le cou du vent doux
Qui a dit qu'il fallait jouer au plus fou?
Au plus violent, au plus ripou (Oh Oh Oye)
Pouvoir a ses besoins
Besoin d'omettre ses craintes
Qu'ils comprennent que la guerre n'est pas
Faite pour tuer mais pour vaincre
J'observe! Tous se sentent perdus
Tous se lamentent
Mais éternellement souffrants et souffrantes
D'un mal commun d'un même sale destin
Qui leur fait changer le plus
Utile pour le plus vain?
Pas de vaccins, pas de remède pour ce chagrin
Chacun n'a qu'un cœur mais tous
N'ont plus de gagne pain
(Assis dans la désolation)
Mon royaume: un tas d'ossements
Mon trône: des chairs pourries
Ma couronne: un cercle d'excréments
Des flaques de vin sur le sol où
Les ivrognes sont couchés pour longtemps
Trop longtemps
Je sers une bonne cause de vérité vraie
Discours amer ose, dépose, expose
Pose une rose
P'tite gorgée à terre pour les frères
Que la guerre m'a enlevés
Les douilles ont souillé le
Sol de mes ancêtres le poing levé je reste
Haineux, je pardonne plus, j'ai la rage
M'engage plus à n'compter de
Défaites, de pertes, je laisse ça aux sages
Je crève
Mon stylo pleure sur ma feuille fanée
Mes phrases n'ont plus de sens
Comme voir un enfant à terre caner
Putain! les nègres se tirent encore dessus
C'est trop con afrique troquée
Trop font semblant de n'rien voir
Au fond du gouffre on souffre que
Ce n'est pas encore fini
Je prie pour les vies qu'ont pris
Las homme cruels sans tié-pi
Ils pillent à eux seuls tout un peuple
À eux seuls c'est fou
Sous le soleil de Satan, tout est orage
Éclairs partout
Le chant du bourreau raisonne
Étouffe les prières
Comment peut-on encore m'parler de
Vainqueur après la guerre?