Женя Любич - Ville de France текст песни

[Женя Любич - Ville de France текст песни]

Le matin, je me lève, et je sors de la ville

Et le jeune soleil chauffe les vieilles tuiles
Et les jardins étroits sont fleuris de lilas

Le long du mur moussu que dépassent les branches
Un écho que l’on suit vous précède en marchant

Et me voici bientôt sur la côte gravie
D’où l’on voit, au soleil et couchée à ses pieds
Calme, petite, pauvre, isolée, engourdie
La ville maternelle aux doux toits familiers

Elle est là, étendue et longue. Sa rivière
Par deux fois, en dormant, passe sous ses deux ponts

De son clocher qui pointe au-dessus des maisons

Le battoir bat le linge et le marteau l’enclume
Et l’on entend des cris d’enfants, aigres et doux



Elle est sans souvenirs de sa vie immobile
Elle n’a ni grandeur, ni gloire, ni beauté
Elle n’est à jamais qu’une petite ville
Elle sera pareille à ce qu’elle a été

Elle est semblable à ses autres sœurs de la plaine
À ses sœurs des plateaux, des landes et des prés
La mémoire, en passant, ne retient qu’avec peine
Parmi tant d’autres noms, son humble nom français

Et pourtant, lorsque, après un de ces longs jours graves
Passés de l’aube au soir à marcher devant soi

Assombrit le chemin qui traverse les bois

Lorsque la nuit qui vient rend les choses confuses
Et que sonne la route dure au pas égal

Et que le vent murmure aux arbres du canal

Quand l’heure, peu à peu, ramène vers la ville
Ma course fatiguée et qui va voir bientôt
La première fenêtre où brûle l’or de l’huile
Dans la lampe, à travers la vitre sans rideau

Il me semble, tandis que mon retour s’empresse
Et tâte du bâton les bornes du chemin
Sentir, dans l’ombre, près de moi, avec tendresse
La patrie aux doux yeux qui me prend par la main

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