La Rumeur - À 20 000 lieues de la mer paroles de (lyrics)
[La Rumeur - À 20 000 lieues de la mer paroles de lyrics]
Combien de billets de train aller-retour
Saint-Quentin la Verrière
Elancourt j’ai dû raquer
À en craquer les vieilles poches de
Mon survêt' Challenger vert foncé
Pour un concert
Une galère avant la levée du jour?
Au passage
Autant de voyages sans titre comme
Sur mes premiers raps
Mais tellement d’insultes gratuites
Sur ces contrôleurs
Qui investissent le dernier wagon à
La gare de Trappes
Ma ville, c’est un peu comme Tchernobyl
Même les chats dehors se font chier à mort
Aujourd'hui, visiblement rien ne change
Si ce n’est que l’ennui qui augmente comme
Le prix de la Carte Orange
Le cafard m’empoigne à en parler au passé
Ce serait te cracher à la figure
Et me considérer soigné cousin
Heureux d’être Parisien
Même si ça craint sans que ça crame
Faut-il qu’un frère se fasse tuer pour
S’éprendre d’un moment de solidarité?
Je n’ai pas grandi au milieu les gravats
Bien au contraire mais dans une charmante
Petite banlieue plutôt
Prisée pour ses grands espaces verts
Mais ça, c’était hier
Au cœur des entassements de pierre
L’hiver toujours sans partenaire
L’été le trousseau de clés autour du cou
Les restrictions de ma grande sœur avant
Le couvre-feu de 22 heures
Si j’ai fait le deuil de mon enfance
Au seuil d’une tendre adolescence
Avec une feuille et des
Idées noires comme exutoire
Non pas que j’ai du mal à y croire, bordel
Mais cette putain de ville
Nouvelle s’est crue immortelle
À chacun ses raisons d’enterrer de
Grandes illusions trop vite
Derrière ces plans de ravalement
De constructions hypocrites
D’hypothétiques changements d’air nous fixent
Leur propre limite:
S’extirper du piège feutré des habitudes
"Qu’après d’importantes années d’études"
Réagiront des trentenaires un
Peu réactionnaires
Lesquels se heurtent au répondant sans
Faille des éventuels resquilleurs
Qui veulent d’abord de la maille
Avant de trouver du travail
Le ciel commence à se couvrir
À l’instar d’une marée furieuse
Dès que les subventions se retirent
La rue devient marécageuse
Et la répression aussi cruelle
Que la récession
L’actuel maire d’Élancourt n’est
Qu’une sale pédale qui ne peut se déplacer
Sans sa police municipale
Sur ces plages de gravier
À la lisière de ces ex-quartiers
Vivants et populaires
À 20 000 lieues de la mer
À 20 000 lieues de la mer
Loin des vérités toutes faites sur
Des tertres trop gros
Des graines de fleurs jetées sur
Des hectares de pipeau
De supers massifs de chiendent mis en valeur
Un visage sombre d’une mégalopole miniature
(une erreur)
Une nécropole pour des crimes indécents
Mais aussi pour des espoirs et
Des joies de fer-blanc
Le pire n’existe que si le meilleur recule
Des antagonismes qui se
Confondent et s’articulent
Loin des polars noirs
Des contes noirs qui tapissent les rêves
Une ville paisible qui suinte le mièvre
Un portrait éhonté
Une caricature dans les gazettes du quartier
"Vivre bien" qu’ils disent avec un
Sourire large et niais
Loin, trop loin de toutes
Mes fausses attentes
Les terrains en friche ont bien changé
Ont-ils adouci les pentes?
De quoi cacher des regrets simples
De petit's malheurs comme autant de bleus
De travail sur un cintre
De la chaleur des terres arides
Au froid d’une cité
Une ville où le voisin t’épie
À travers les volets
Loin des embruns, de mes plages, de ma terre
De ma ville blanche, loin
À 20 000 lieues de la mer
À 20 000 lieues de la mer
De '79 à 2002
23 années de convivialité de façade
Qui s’écroulent à nos pieds
De bien-être sous le joug de l’ironie
D’une certaine tranquillité d’esprit
Que j’oublie ou plutôt que je renie
Depuis que le spectre du chômage justifie
Une volonté délibérée de flicage
C’est la mer à boire dans
Cette putain de ville dortoir
Mais bon, on survit
En hommage à ces disparitions soudaines
Qui nous traumatiseront à vie