Manu Militari - Révolte paroles de (lyrics)
[Manu Militari - Révolte paroles de lyrics]
J’ai vu l’espoir se pendre
J’ai pris des forces
J’ai dit au boss donne-moi un bout de viande
Il m’a dit ferme ta yeule
Travaille ou sinon j’t’étrippe
Faique avec mes douze tribus
On s’est enfuis d’Égypte
On a partagé nos malheurs en guise de repas
Pis j’ai parlé d’une vie meilleure à
Ceux qui y croient pas
Effectivement on m’a pas cru
On m’a même renié même une fois on m’a vendu
Pour à peine trente deniers
Mais chu encore revenu pis
J’ai poursuivi ma lutte
Sous la bannière d’une étoile et
D’un croissant d’la lune du passé au futur
Moi j’ai toujours eu l’même but
J’te l’avoue t’es un ennemi si
Un jour tu m’aimes pu j’ai trop souffert
On m’a déraciné d’ma terre natale
Vers un nouveau monde, enchaîné à fond d’cale
Mais j’me suis nourri d’ma haine
J’ai pas attendu qu’on m’aide
Arrivé à Saint-Domingue
J’ai abattu mon maître
Comme j’ai buté mon roi
J’ai imposé la terreur chu allé un peu loin
Le peuple m’a rappelé mon erreur
On m’a guillotiné, je l’méritais p’t’être
Dans ma soif de vengeance
J’ai pris d’innocentes têtes
J’ai voyagé à travers la
Planète et les époques
Et partout où chu passé on m’a appelé révolte
On a souvent ramassé mon
Corps à p’tite cuillère
Mais chu vivant aujourd’hui
Aussi fort qu’hier
Face au poids d’l’injustice
Toujours aussi pesant
Un jour j’ai brandi un drapeau
Rouge comme le sang
J’me suis propagé comme le vent
À travers les taudis
J’ai annoncé un terme au temps des colonies
J’me suis présenté coiffé d’un keffieh
Dans une main un fusil
Dans l’autre un rameau d’olivier
On m’a fait croire qu’la paix était possible
J’aurais dû m’écouter pis m’faire sauter
Au milieu du G8 j’ai vécu dans l’maquis sur
Un sentier lumineux
Si loin des sales profit's
Des sables bitumineux
Pour me financer des fois
J’ai oublié mes convictions
J’ai vécu d’la drogue
Du vol ou d’l’extorsion
Mais quand l’argent étouffait ma conscience
J’renaissais comme par hasard dans la
Maison d’celui qu’j’exploitais
Parce qu’chu une réaction face
À toute c’qui m’écoeure
Pis l’homme étant c’qu’il est
J’supporte jamais l’vainqueur
Aujourd’hui, si t’as plus de liberté
Qu’y a mille ans
C’est qu’j’ai pas vraiment laissé
L’choix aux dirigeants
C’est qu’chu mort des milliards
De fois dans l’indifférence
Même parfois vous étiez complices
Par votre silence
J’ai fais face à mon destin
Fièrement comme un apache
Quand qu’on m’tirait dessus
D’Saint-Denis à Saint-Eustache
J’ai jamais hésité à poser des bombes
J’en ai même posté dans les
Boîtes à malle de Westmount
J’ai toujours pris parti pour
Les enfants des favelas
On m’a appelé Gandhi, Nasser ou Mandela
J’ai écrit c’que j’pensais sans
D’mander l’avis du pape
J’ai écrit la terre est ronde
Comme j’ai écrit du rap
Sur un beat d’ordinateur
J’ai vomi toute ma colère
Dans un rôle d’agitateur que la police tolère
J’ai jamais eu peur d’affirmer mes opinions
Chu conscient qu’ma fonction première
C’est d’prendre position
Maintenant tu vois des clowns mais
Ils sont pas d’mon clan le gros
Les gars s’prennent pour moi mais
Ils ont pas mon cran
Ils sont faciles à r’connaître
Ils font des feat ensemble
Moi j’ai toujours envie d’réduire
Leur carrière en cendre