Milk Coffee and Sugar, Ange Fandoh, Bruno Edjenguele - Restavec paroles de (lyrics)
[Milk Coffee and Sugar, Ange Fandoh, Bruno Edjenguele - Restavec paroles de lyrics]
Poussière de vie au destin écrit
J'suis pas pro-Aristide
Moi j'meurs de vivre en Haiti
Un restavec slave, esclave, la bouche en bec
Ma chair
Ma mère m'a vendu pour becqueter des insectes
J'suis l'dernier "zouaille" un jouet
Un oiseau sans ailes a mes aieux
Une question: pourquoi avoir vogué
Vers les îles? Je n'ai pas de maîtres
Blancs, que des négriers, négrillons
Je hais l'Haitien quand il
Cause comme un colon
Christophe, ce n'est pas mon nom
Mais eux ils me parlent d'Hispaniola
Je suis un restavec
C'est ce qu'ils disent alors je reste là
Toujours à portée d'voix à les écouter
Tendre l'oreille
Quand ils chantent que je suis comme
Un mauvais disque que l'on raye
Un sous-fifre rendu muet affamé
Voyant tout sourire comme une
Fleur disparue ou fanée
J'ai trop vite grandi pour
Pouvoir croire aux chimères
Haiti, la France t'as prise hier
Aujourd'hui l'Amérique t'incarcère
Indépendante, non! T'es comme moi, négresse
T'es qu'une restavec et non un
Vers de René Depestre moi je voulais fuir
Mais j'ai sur l'dos des Staline
Qui m'empêchent de quitter le
Mal de l'empire Dessalines
Les yeux éteints
Mes paupières tombent mes cils
Et je rêve et je rêve et je rêve d'exil
Mes doigts courent sur une terre rouge
Je m'évade
Mon béton est armé de mes rêves de ballades
Les yeux éteints
Mes paupières tombent mes cils
Et je rêve et je rêve et je rêve d'exil
Mes doigts courent sur une terre rouge
Je m'évade
Mon béton est armé de mes rêves de ballades
Gonaives, il pleut du déboisement
Je mange des ordures
Près de chiens errants qui
Confondent baisemains avec morsures
Aucun danger, j'ai le choléra en cholestérol
Quand ils me mordent, ils sucent mon sang
Ça fait office de formol
J'entends leurs crocs et l'écho de
Maisons qui émettent en créole
Une radio interne, un son inter
La voix perçante d'une idole
Qui me pousse à croire en moi et
Que j'suis une légende en mini
Taille pygmée
Indigène ami des paroles de Jean Dominique
Mais ça ne dure que l'temps d'une
Onde et quand elle finit
Je redeviens un restavec à qui
L'espoir n'est pas permis
Un restavec: poucet, poussin
Mauvaise pousse pour ceux
Qui ont dû oublier la passion
De liberté de monsieur Toussaint
Les yeux éteints
Mes paupières tombent mes cils
Et je rêve et je rêve et je rêve d'exil
Mes doigts courent sur une terre rouge
Je m'évade
Mon béton est armé de mes rêves de ballades
Les yeux éteints
Mes paupières tombent mes cils
Et je rêve et je rêve et je rêve d'exil
Mes doigts courent sur une terre rouge
Je m'évade
Mon béton est armé de mes rêves de ballades
J'ai décrété: le monde est
Flingué selon mes critères
Pour survivre sur cette terre
J'ai dû maîtriser l'art de la guerre
J'ai les mains moites
Un goût de métal dans la bouche
De l'essence et du sang des pneus
Qui fument et des cartouches
Jean-Bertrand, j'ai l'Koutla et
L'sourire berbère tranche
Mon coeur s'perd, peine
Penche vers la fureur parce
Que nos vies étanchent c'est le marasme
Ils veulent massacrer ma race
A mes trousses, à mes traces
J'ai les chimères Lavalas
La vie lasse harrasse, passe
Les rastas la fréquentent
C'est la révolte à Port-au-Prince
Y a du Marley sur la fréquence
"Get up Stand up", moi
J'mate les cohortes et les meutes
Le berceau des insurgés est un taudis
Cuve d'émeutes ente Toussaint Louverture et
Jean-Jacques Dessalines les mots
Les dates s'alignent et puis
Le peuple s'allie
Haiti, première République
Impasse du temps qui passe la basse tabasse
Y a du champagne dans la calebasse
Les yeux éteints
Mes paupières tombent mes cils
Et je rêve et je rêve et je rêve d'exil
Mes doigts courent sur une terre rouge
Je m'évade
Mon béton est armé de mes rêves de ballades
Les yeux éteints
Mes paupières tombent mes cils
Et je rêve et je rêve et je rêve d'exil
Mes doigts courent sur une terre rouge
Je m'évade
Mon béton est armé de mes rêves de ballades