O.P.A.K. - Les Larmes de l’Innocence paroles de (lyrics)

- Bonsoir Boulou
Ça va mieux depuis l'opération?
- Un p'tit peu fatigué quand même
- Raison d'plus pour aller t'coucher alors
Tu as vu l'heure?
- Mais c'est Noël ce soir
- Oui mon p'tit bout mais il est tard déjà
Il faut qu'tu dormes - D'accord madame
- Bon et bien tâche de faire d'beaux rêves
- Ça va - Promis?
- Hum hum - Allez bonne nuit
- Merci

9h du soir
Ils procèdent à l'extinction des lampes
J'voudrais fermer les yeux
M'éloigner de mes limbes
Mais lentes sont mes heures et
J'entends qu'des gens m'plaindre
Pourquoi ils mentent tous? Merde
Moi j'me sens bien
Maman, j'voudrais juste qu'on soit ensemble
Viens m'prendre d'cette chambre
J'peux plus supporter son parfum
Dehors il vente, il neige, j'en tremble
Ton p'tit prince pleure seul un 25 décembre
Si tu savais comme j'en ai
Marre de cet hôpital
J'le déteste m'man et bientôt
Je rejoindrai les étoiles
J't'aime tellement mais regarde
J'te fais trop d'mal
J'rêve que de mes ailes
Qu'elles m'emportent loin de ce cauchemar
S'te plait m'man, oublie mon visage
Sache que j't'aimais tellement qu'ça
Percera les âges
Mais là ma gorge cède, la maladie m'charge
Ils m'ont rasé la tête
Les examens me barbent le ciel maintenant
Je t'avoue que j'ai hâte d'y être
J'attends d'partir seul dans
Ma chambre tiède
J'suis seul dans cette chambre tiède
Signé ton ange: Malek

J'voulais tant vivre comme un enfant normal
M'amuser, rigoler, faire des choses banales
Mon destin en a décidé autrement
Comme pleins d'autres jeunes
J'me bats chaque jours décidément
Que faut-il faire pour sortir d'cet enfer
J'veux vivre sans m'voir
M'écraser par-terre
J'suis un enfant noir, jaune, blanc, beur
Dans ma vie
Chaque jour un combat qui m'fait peur

J'm'appelle Benjamin et j'ai
Seulement 6 ans et j'oublierai jamais
C'est trop saisissant
Ça s'est passé y'a un an p't'être
Ma certitude, j'n'étais qu'un p'tit être
J'n'ai pas la possibilité de
M'exprimer avec tant d'facilité
Voilà pourquoi j'ai primé
Penser pour que les imprimés car tu
Restes mon seul lien d'amitié
Tu sais journal
Mon papa m'a dit pour ma propre sécurité
J'devais m'taire sur nos
Jeux dans l'obscurité
J'n'avais pas mérité ce rituel
Et j'ai bien
Hérité d'une vérité s'écartant du virtuel
En voulant m'amuser pour avoir
Des souvenirs éternels j'en ai gardé
Caressé par la main d'mon paternel
C'est cette douceur abusive qui m'a
Fait prendre la fuite
Et j'ose pas t'expliquer la suite

Tous les jours, j'me dis
Aujourd'hui tout va rentrer dans l'ordre
Ce rêve s'éteint lorsque le matin mon
Père part et claque la porte
On pourrait s'dire que ma mère reste et
Que de son fils elle s'occupera
Mais toujours trop occupée
Dans le WC une seringue dans le bras
J'ai pas eu une vie de famille
Et n'en ai toujours pas
Je me remémore mes premiers pas
Pas un sourire, papa n'était pas là
Ma mater me fixait
Putain elle est partie s'faire un fixe et
Moi, seul
Dans le salon debout les pieds fixés
Au sol seul son, mission: se débrouiller seul
C'est ça l'point riche d'être
Élevé sur le macadam
J'écoute du rap à longueur de journée
J'me demande pourquoi ils se
Plaignent de vivre
Moi je n'suis qu'un vide pour cette société
Censé susciter la jalousie des mecs de cité
Si t'es en train de lire cette lettre
Tu comprends qu'il y a problème, cécité

J'voulais tant vivre comme un enfant normal
M'amuser, rigoler, faire des choses banales
Mon destin en a décidé autrement
Comme pleins d'autres jeunes
J'me bats chaque jours décidément
Que faut-il faire pour sortir d'cet enfer
J'veux vivre sans m'voir
M'écraser par-terre
J'suis un enfant noir, jaune, blanc, beur
Dans ma vie
Chaque jour un combat qui m'fait peur

Perdu dans un triste domaine
La tête dans les deux mains
En train d'pleurer la mort de mes
Parents depuis déjà deux semaines
J'ai plus grand-chose à espérer
Juste enivré d'souvenirs qui
M'donnent envie d'm'effondrer
J'sais plus quoi faire
La différence des gens m'apeure
Du coup j'en perds le goût d'vivre
J'me renferme sur moi-même à m'en
Faire devenir ivre de tristesse
L'image de mes parents en
Gros plan qui m'oppresse
À peine 12 ans et me v'là d'jà en détresse
Ce monde est mal fait
À l'école on m'demande de passer
De bosser en bref d'me
Décarcasser malgré c'qui m'arrive
Mais moi j'dérive à cause des flashs
Qui s'amassent dans ma tête
En classe, on parle de parents sans arrêt
C'est ça qui m'embête
Qui m'empêche de ne pas battre en retraite
Qui fait que j'm'enchevêtre chaque jour un
Peu plus dans la merde
Et c'est pas ce piètre orphelinat
Qui refera naître mes parents
Ca fait d'jà trop longtemps
Qu'ils sont partis
Maintenant j'me barre, grand